Méprisé, ignoré, arraché sans y aller par quatre chemins... le mâle du cannabis doit faire face depuis des millénaires au stigmate de la discrimination et à la violence de genre. 

Dès qu’on soupçonne une lueur de masculinité dans la plante, on essaye vite de l’éliminer de la plantation de peur qu’elle pollinise les très chères femelles. Dégingandés et moches, pauvres en THC et sans cœurs, la poubelle semble bien être son fatal destin.

Mais il s’agit bien d’une injustice : les mâles ont aussi des vertus et peuvent avoir une utilité. Nous allons vous en parler dans l’espoir qu’un jour ils occupent la place qu’ils méritent dans la vie du cultivateur. 

La régénération de l’espèce

Avoir des mâles et des femelles est inhérent à la nature de la plante de cannabis. On peut cloner des plantes femelles pendant plusieurs générations mais, de même que dans les sociétés humaines, l’endogamie finit par affaiblir l’espèce. De façon périodique il faut donc revenir aux méthodes traditionnelles pour assainir et créer de nouvelles variétés plus fortes et robustes.

Les plus fins tissus

Le cannabis est utilisé dans l’industrie textile depuis très longtemps dans la fabrication de fibres. Mais tandis que les femelles produisent seulement un type de fibre résistante et grossière, apte à la fabrication de cordages, de sacs et de toiles, les mâles donnent des fibres d’une qualité bien supérieure et d’une grande finesse. Avec ces dernières on peut tisser des produits semblables à ceux qui sont réalisés avec du lin et elles sont employées dans la confection de linge de lit, de serviettes de bain et de vêtements. Dans le passé, les tisserands italiens fabriquaient avec ce genre de fibres des vêtements aussi appréciés que la plus fine des soies.

Produits cannabiques

Même si en quantité et puissance inférieures que les femelles, les mâles du cannabis contiennent également du THC ainsi que d’autres cannabinoïdes. En revanche, ils présentent l’avantage de pouvoir être cueillis bien avant, ce qui permet au fumeur impatient de profiter de ses produits sans avoir à attendre la maturation des cœurs féminins. Avec eux on peut faire du hachich, des huiles ou des beurres de cuisine. Certains affirment même qu’ils sont aussi bons, voire meilleurs que ceux des femelles. Ils sont obtenus à partir de la matière végétale (tiges et feuilles), en cueillant les mâles juste avant qu’ils ne libèrent du pollen, moment où ils présentent les plus hauts niveaux de THC.

On dit que les mâles produisent une huile de très bonne qualité, principale raison pour laquelle ils seraient utilisés, principalement dans les cultures d’intérieur avec des variétés très puissantes.

En conclusion, la plante mâle du cannabis est aussi nécessaire et presque aussi utile que la femelle. La jeter à la poubelle est une décision antiéconomique et anti-shiteuse. Votre provision annuelle peut être bien enrichie et diversifiée si vous arrivez à en tirer profit convenablement. Mais attention, il faut bien les surveiller et les couper juste au bon moment, autrement on bousille la plantation entière.