ExpoCáñamo Séville présente sa deuxième édition chargée de nouveautés

Cette année, ExpoCáñamo se déroule de nouveau dans la capitale andalouse. Cet événement représente un nouveau défi dans la ville de Séville pour la diffusion de la culture du chanvre et la prise de conscience sur ses usages industriels et médicaux. Il convient de souligner les efforts déployés par les organisateurs, car le contexte dans lequel a lieu le salon n’est pas favorable pour le cannabis. Sans changements ni expectatives législatives en Espagne qui régulent le secteur une fois pour toutes, l’incertitude politique dans laquelle vit le pays contourne systématiquement la réalité. En ce sens, le continent américain, et en particulier le Mexique, le Canada et les États-Unis, a devancé le vieux continent en termes de politiques progressistes de consommation de marijuana.

Dans notre pays, il n’existe pratiquement pas de discussion dans les médias de masse et, le cas échéant, la criminalisation et l’adoption de positions prohibitionnistes est une dominante chez les leaders d’opinion. Au niveau du pouvoir judiciaire, la tendance est au durcissement des sentences avec, de surcroît, des circonstances aggravantes pour l’Espagne où les limites de la légalité n’ont jamais été très claires.

Malgré tous ces éléments, il convient de saluer des salons tels qu’ExpoCáñamo de poursuivre dans cette voie. Les organisateurs souhaitent proposer une double vision, sociale d’une part et commerciale d’autre part, afin de partager des expériences et une culture cannabique à travers des concerts, des ateliers, des conférences et des activités. Cette seconde édition s’appuie sur le succès de celle de 2015. L’an passé, 4 000 visiteurs ont parcouru les plus de 70 stands et ont assisté aux 25 conférences.

ExpoCáñamo mise sur une offre variée où l’ensemble du secteur est présent, de la partie industrielle du cannabis à la partie récréative, sans oublier la partie médicale. Ainsi, des associations, des clubs, des laboratoires, des chercheurs universitaires, des sociétés de distribution, des « grow shops », des pépinières, des marques, des petits magasins et des activistes auront leur espace.

Activités

Au registre des activités, l’on pourra découvrir des machines du Musée et École de Travaux Artisanaux du Chanvre de Callosa de Segura, la municipalité qui se distingue pour être la première productrice nationale de fils, cordages, cordes et filets en fibre synthétique qui fournit l’industrie de la pêche d’Espagne et d’autres pays. Cette puissante industrie est née à l’issue de la disparition de la culture artisanale du chanvre, dont Callosa était le plus important représentant national. Aujourd’hui, le musée expose les restes de ces anciennes coutumes oubliées en raison des politiques prohibitionnistes et de l’utilisation massive de fibres synthétiques. Callosa de Segura est l’un des ensembles thématiques les plus complets d’Europe sur cette fibre naturelle.

Samedi sera célébré le Fashion Day. De 19h00 à 21h00, un défilé de mode présentera des créations issues de sociétés engagées vis-à-vis de la durabilité aussi bien au niveau national qu’international. Le défilé compte avec la collaboration d’AMSA (Association de Mode Durable d’Andalousie). Les créations présentées sur le podium montreront comment les marques misent sur l’innovation et s’adaptent aux nouveaux besoins de consommation.

En outre, ExpoCáñamo 2016 présentera la première Coupe des Génétiques organisée à Séville. L’objectif est de faire découvrir les différentes variétés disponibles sur le marché, ainsi que les nouvelles marques qui ont besoin d’un coup de pouce pour se lancer. Pourront y participer les sociétés exclusivement spécialisées dans le secteur dans les catégories d’intérieur, extérieur, résine, extraction et hydroponique. La remise des prix (trois prix par catégorie) aura lieu le 14 mai. Le jury sera composé d’Antonio Escohotado, Luis Hidalgo, l’Association de CSC de Séville, Karulo Abellán (BCN Seeds) et FAC SUR.

Dans la zone des exposants, 60 marques de l’industrie du cannabis, du chanvre et de la marijuana ont d’ores et déjà confirmé leur présence. Seront présents des médias, des sociétés de fertilisants ou sociétés de distribution, des pépinières, des associations, des fabricants de bières artisanales, de textile, des représentants de l’hydroponie ou « grow shops »… Tout ce qu’il faut savoir sur cette culture sera réuni pendant un week-end dans une salle d’expositions.

Outre des stands de marques, ExpoCáñamo proposera, dimanche 15 mai, différents ateliers dans la partie consacrée à cet effet au Pavillon 2. À 12h00, le programme débutera par l’élaboration de lait de chanvre, proposé par Elisabet Puig, de LaKaraba, une boutique de produits artisanaux fabriqués à partir de ce matériau. À 16h00, les visiteurs pourront en savoir plus sur la fibre de chanvre et les teintures naturelles grâce aux explications de Belén Màssia, de Vegan Shopper. À 17h00, Paco Mascaraque, d’Infocannabis, informera sur la réduction de risques dans l’usage de cannabis à travers la vaporisation, lors d’une conférence destinée aux usagers récréatifs.

Conférences

Exposer, débattre et contraster les idées sont trois éléments essentiels que souhaite aborder ce salon. Les conférences seront réparties en trois axes thématiques : l’usage médical du cannabis, l’industrie du chanvre et la légalisation.

De vendredi à dimanche, pendant les trois jours, se succèderont les conférences des spécialistes, parmi lesquels se distinguent le canadien Marc Emery et le penseur Antonio Escohotado, que l’on pourra écouter le samedi à partir de 15h00.

Marc Emery est un canadien qui plaide pour la réforme des politiques de régulation du cannabis. Il est éditeur du magazine Cannabis Culture, co-fondateur du Freedom Party of Ontario, du Marijuana Party of Canada, du BC Marijuana Party et de la chaîne Pot TV. Il a été candidat aux élections municipales de Vancouver en 1996, 2002 et 2008.

Pour sa part, Antonio Escohotado n’a plus besoin d’être présenté. Écrivain, philosophe, essayiste, professeur et anti-prohibitionniste reconnu, il est probablement le plus grand chercheur des aspects socioculturels et métaphysiques de l’usage du cannabis grâce à son « Histoire générale des drogues », l’un des ouvrages les plus reconnus au niveau mondial sur ce sujet. Il a également écrit « La question du chanvre », où il passe en revue les aspects économiques et juridiques de la plante, et explique son importance dans les domaines de la recherche médicale et des propositions de normalisation.

Mais ExpoCáñamo ne vit pas uniquement grâce aux personnalités médiatiques. L’industrie et les usages commerciaux occupent également une place importante au sein des conférences, tout comme les usages médicaux et palliatifs. À partir de vendredi à 16h00, et jusqu’au dimanche, 16 experts donneront leur vision du monde du cannabis.

Le salon ne laissera rien au hasard et aménagera un espace de restauration et de repos dans le pavillon central, ainsi qu’une garderie. Après la fermeture des stands, à 20h00, des concerts se succéderont.

La musique, très présente sur le salon, clôturera chaque journée. En 2015, elle fut une référence sur ExpoCáñamo, et les organisateurs souhaitent qu’il en soit de nouveau ainsi pour cette nouvelle édition. Dans la partie extérieure, face au pont, sera installée une scène où auront lieu les spectacles des artistes. Cette année, la musique locale est à l’honneur avec La Selva Sur, un groupe qui apportera ses rythmes ethniques et éclectiques. Ont également confirmé leur présence des groupes tels que Scurro & Papa Wilson, Enseco et Kamikaze. Et, pour finir, seront proposés les spectacles des deux groupes finalistes du concours Musikanna, une compétition de groupes soutenue par ExpoCáñamo. Le concours se compose de groupes de tous styles, dont le gagnant remportera la somme de 1 000 euros.

Le salon sera ouvert au public de 11h00 à 20h00. Après sa clôture et la fermeture des espaces d’exposition, l’espace central laissera place à des concerts jusqu’à minuit. Le prix de vente anticipée pour les pass de trois jours du salon est de 15 euros, et les entrées peuvent être achetées via le site internet du salon. Si vous avez l’occasion de vous y rendre, n’hésitez pas : ExpoCáñamo ne vous décevra pas.