Le « World Drug Report » des Nations Unies fournit des rapports et des analyses constants sur le niveau de consommation et de production de substances telles que le cannabis. Selon l’une de ses dernières recherches, l’Espagne se trouve parmi les dix pays où le plus de citoyens consomment du cannabis, concrètement, à la neuvième place.

Les dix pays du monde où le plus de citoyens consomment du cannabis sont, d’après le « World Drug Report » de 2015 des Nations Unies, l’Islande, la Zambie, les États-Unis, l’Italie, la Nouvelle-Zélande, le Nigéria, le Canada, les Bermudes, l’Espagne et l’Australie, certains motivés par la légalisation et d’autres par la tradition. Voici leur situation :

Islande

Selon le rapport de l’ONU, l’Islande est le pays où il y a le plus de citoyens qui consomment du cannabis bien que la culture, la vente et la consommation soient illégales et les amendes très élevées (il est difficile de se procurer la plante). Le cannabis médical n’est pas non plus autorisé même si certains médicaments sont conçus à partir de cette plante comme le Sativex. En dépit de cela, le président Olafur Ragnar Grimsson est ouvert à la légalisation et a déclaré à plusieurs reprises que la lutte contre la drogue a été perdue depuis longtemps. De plus, il considère que si la vente d’alcool est autorisée, il n’y a aucune raison d’interdire le cannabis.

Zambie

La Zambie est la deuxième de la liste. Il s’agit de l’un des pays les plus pauvres de la planète et qui possède une longue tradition de culture de la plante, prédominant, notamment ces dernières années, sur d’autres plantes telles que le maïs ou le riz, car son prix sur le marché est beaucoup plus élevé. Les cultures se trouvent essentiellement au nord et au nord-est du pays et leurs variétés sativa sont très reconnues dans toute la région. Malgré le fait que l’herbe n’ait pas été légalisée, n’importe quelle personne peut facilement en acheter dans de nombreuses zones urbaines, mais toujours avec discrétion ; c’est peut-être pour cela que les arrestations liées à la culture et à la vente augmentent depuis 2009. Cependant, certains gardent l’espoir de changer la situation ; concrètement, le Parti Vert du pays essaye de convaincre les citoyens des bénéfices du cannabis, au-delà de la consommation : son commerce légal pourrait servir à aider l’économie et se substituer à certains emplois comme ceux dans les mines.

États-Unis

Les États-Unis sont la référence mondiale en matière de légalisation, il n’est donc pas choquant qu’ils occupent la troisième place de ce classement. Il y a quelques semaines de cela, l’Oregon est devenu le quatrième État des États-Unis où fumer du cannabis est autorisé à usage récréatif. Cela est le cas en Alaska, au Colorado et à Washington qui ont déjà réglementé le cannabis auparavant. Les prévisions pour les activistes cannabiques du pays sont très encourageantes, malgré le fait que les choses stagnent au niveau fédéral. Pour le moment, 18 États nord-américains ont dépénalisé l’herbe et 253 (avec Washington D.C. et le territoire de Guam) ont approuvé une loi soutenant la légalisation du cannabis médical. 

Italie

Bien que l’Italie a toujours été l’un des pays ayant le plus persécuté le cannabis, sa consommation est très élevée, peut-être parce que les dernières mesures politiques semblent avoir adouci le rythme prohibitionniste, au moins au niveau thérapeutique. Il y a quelques mois, le pays a annoncé que son armée cultiverait des graines de cannabis dans la région de Florence et un conseiller de Vérone proposait de le cultiver sur les territoires de la ville. Au mois de mars, le sénateur Benedetto Della Vedova suggérait la légalisation de la plante : son idée a déjà été appuyée par plus de 220 parlementaires.

Nouvelle-Zélande

Malgré le fait qu’elle se trouve à la cinquième place, la Nouvelle-Zélande vit un mauvais moment (le pire de ces 15 dernières années) en raison de la grave pénurie de cannabis. Même si les causes réelles ne sont pas connues, certains pensent que les raids de la police peuvent en être la cause, notamment après les nombreuses arrestations et saisies de plantes. D’après les explications de quelques cultivateurs, la situation est devenue un cauchemar pour les consommateurs, qui font des mains et des pieds pour se procurer l’herbe à n’importe quel prix.

Nigéria

L’Agence Nationale de Lutte contre la Drogue du Nigéria a annoncé au mois de juin dernier qu’elle ne réglementerait pas le cannabis, malgré l’appel croissant pour la légalisation qui a lieu dans le pays et les initiatives musicales qui sont apparues pour soutenir la requête. La nouvelle n’étonne pas, notamment à cause des politiques restrictives relatives à la plante et à la persécution dont souffrent les fumeurs. L’histoire du cannabis dans le pays est assez récente. L’herbe est arrivée relativement tard en comparaison à d’autres lieux en Afrique ; on pense qu’elle est apparue sur le territoire par le biais des soldats et des matelots qui combattirent durant la Seconde Guerre Mondiale à l’étranger et elle est cultivée depuis les années 60 au XXème siècle.

Canada

En ce mois de juin, le Canada a légalisé les huiles et les aliments à base de cannabis à usage thérapeutique ainsi que toute forme de consommation de cannabis médical. La Cour Suprême du pays considère que restreindre son usage viole les droits de liberté et de sécurité des patients. De plus, le gouvernement avait réglementé la culture de la plante à usage médicinal il y a plus d’un an, une mesure qui fut grandement accueillie par les citoyens. Dès lors, le Ministère de la Santé a reçu environ une vingtaine de pétitions par semaine pour obtenir des autorisations de culture. D’autre part, Vancouver est devenue la première ville du pays à adopter des normes pour réglementer les boutiques illégales de cannabis. Pour la mairie, c’est une tentative pour contrôler le marché dans une ville où on estime qu’il y a plus de boutiques de cannabis que de cafétérias.

Îles des Bermudes

Les Bermudes sont un territoire britannique situé dans l’océan Atlantique et où les citoyens exigent depuis longtemps une réforme des lois relatives au cannabis. Les dernières enquêtes déterminent qu’environ 79,3 % des votants souhaitent que la loi soit plus flexible que ce qu’elle est actuellement. De plus, à la fin de l’année passée, le Gouvernement a expliqué qu’il prévoyait de légaliser le cannabis médical et de mener à bien davantage d’études scientifiques sur les applications des cannabinoïdes.

Espagne

En Espagne, le tribunal suprême a durement frappé les associations cannabiques qui luttent depuis longtemps pour une réglementation des clubs qui empêche les confusions légales et leur permette davantage de contrôle sur la marijuana qui est produite et consommée. Le jugement concernant Ebers, une association de Biscaye, prévoit une peine de prison pour ses responsables coupables d’un délit contre la santé publique, une grave nouvelle pour la communauté espagnole et une régression nette au niveau légal. De plus, selon les avocats et les activistes, la mise en marche de la loi connue sous le nom de « Ley Mordaza » est une régression dans les droits des consommateurs du pays, qui devront désormais faire face à des peines plus lourdes que celles prévues par les lois antérieures.

Australie 

Ce mois de juin, l’Australie a fait la une de l’actualité après qu’un grand-père ait fait un don à l’Université de Sidney d’environ 30 millions d’euros (34 millions de dollars) pour financer une recherche sur le cannabis médicinal et aider sa petite-fille de trois ans souffrant d’épilepsie. La situation contraste avec une autre information ayant également fait la une cette année, celle d’un père qui a été arrêté car il traitait sa fille souffrant d’un cancer avec du cannabis à usage médical. Pour le moment, le pays continue d’interdire l’usage récréatif et autorise l’usage thérapeutique avec certaines restrictions.

La situation de ces pays est très diverse, mais chacune d’elles prouve que de nombreuses personnes défendent la consommation de cannabis et luttent pour en obtenir. Cependant, il reste encore beaucoup de chemin à parcourir pour que son usage ainsi que sa production cessent d’être sanctionnés. Les États-Unis seront toujours une référence.