L’organisme a déterminé que le cannabidiol n’est pas une substance dangereuse et qu’il renferme une grande valeur pour la médicine. Bien que ces qualités fussent largement connues pour la science, cette reconnaissance représente un tournant dans l’histoire du cannabis médical.

Des centaines d’études scientifiques et des milliers de professionnels de la médecine ont démontré pendant des années que le cannabidiol (CBD), principal composant du cannabis avec jusqu’à 40 % de ses extraits, était bienfaisant pour la santé. Cependant, l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) ne s’était pas prononcée en sa faveur. Aujourd’hui, après avoir effectué une analyse minutieuse de ses caractéristiques et propriétés recueillies dans de multiples études, elle a déterminé lors d’une réunion du comité expert en pharmacodépendance que le CBD possède un fort potentiel thérapeutique

De plus, l’OMS a confirmé que le cannabidiol n’est pas psychoactif et ne provoque aucune addiction. Pour ce faire, elle s’est basée sur des études qui démontrent que cette substance n’est pas dangereuse, bien au contraire. Ses bienfaits ont servi à soulager l’anxiété, les nausées, les convulsions, l’inflammation et même à inhiber la croissance de cellules cancérigènes.

Le CBD n’est pas psychoactif

À la différence du THC, l’autre substance caractéristique du cannabis, le CBD ne confère pas d’effets psychoactifs. Cela permet, comme l’a démontré la science et comme l’affirme désormais l’OMS, un usage thérapeutique et médical centré sur les symptômes et sans autres effets secondaires qui pourraient être préjudiciables.

Pour l’accréditer, l’OMS a fait référence à une étude de l’Institut de Psychiatrie de l’Université King's College de Londres, au cours de laquelle ont été réalisés plusieurs tests ave du THC, du CBD et un placebo. Ainsi, les 16 participants se sont vu administrer l’une ou l’autre substance et, après un certain temps, leurs symptômes ont été évalués. Les patients ayant reçu du THC ont montré des signes d’anxiété, de sédation et des hallucinations, alors que ceux qui avaient pris du CBD ou du placebo n’ont pas eu d’effets secondaires. 

Au cours des dernières années, les recherches ont été plus loin et ont découvert que cette substance a également des effets positifs sur notre esprit. S’il est vrai que le CBD ne provoque pas une activité cérébrale comme celle des psychotropes, elle a en revanche un tel impact sur notre cerveau que nous pouvons en bénéficier. Grâce à ses propriétés pharmacologiques, le cannabidiol est efficace dans le traitement de la schizophrénie.

De plus, le CBD agit comme un antagoniste du THC, ce qui permet de l’utiliser pour enrayer ses effets négatifs comme l’anxiété, la sècheresse buccale ou l’altération de la perception. 

Le CBD ne crée pas d’addiction

Le rapport de l’OMS affirme également qu’il n’existe pas de preuve que le cannabidiol soit addictif, et assure qu’il n’y a pas de cas avérés d’abus ou de dépendance à la substance sur des humains et qu’aucune preuve de l’apparition de pathologies associées à sa consommation n’a été trouvée. L’OMS confirme donc que le CBD n’est pas une substance dangereuse pour la santé publique.

En outre, des études récentes ont été plus loin et ont conclu que le CBD fonctionne comme un médicament pour le traitement des addictions. Comme l’indique une étude du Centre Hospitalier de l’Université de Montréal, ceci est dû au fait que les cannabinoïdes modulent les systèmes de récompense cérébrale étroitement impliqués dans l’addiction aux stimulants, inhibant ainsi les désirs du consommateur.

Ainsi, ont été trouvées des preuves que le CBD peut agir positivement sur le traitement d’addictions comme la cocaïne, l’alcool ou le tabac. Concernant cette dernière substance, des chercheurs de l’Université de College London ont réalisé une étude pour déterminer le succès du cannabidiol dans la pharaonique mission d’arrêter de fumer. Y ont participé 24 consommateurs de tabac a qui a été remis un inhalateur qu’ils devaient utiliser à chaque fois qu’ils avaient envie d’une cigarette. 12 des inhalateurs contenaient du CBD et les 12 autres un placebo. Après quelques semaines, ceux qui avaient l’inhalateur cannabique étaient parvenus à réduire de 40% leur consommation de tabac. Malgré ces bons résultats, les scientifiques ont indiqué qu’il faudrait poursuivre les recherches car beaucoup d’entre eux se sont remis à fumer à une fréquence élevée après 21 jours.

Effets médicinaux du CBD

L’OMS a également reconnu l’importance de cette substance pour la pratique médicale (y compris la vétérinaire). Comme elle l’indique dans son rapport, « le CBD est en cours d’étude pour une variété de maladies telles que l’épilepsie, dont le domaine est celui qui bénéficie des plus importantes avancées ».

Le cas de la fillette Charlotte Figi est l’un des plus connus. Cette petite fille est atteinte du syndrome de Dravet, qui lui provoquait plus de 300 crises d’épilepsie par semaine jusqu’à ce que le CBD ne les réduise de 99%. Jusqu’alors, Charlotte ne pouvait pas parler, manger ou marcher, et sa vie était même en danger à chaque fois qu’elle avait une crise. Désormais, son histoire sert d’exemple pour beaucoup d’autres patients qui ont des convulsions.

Pour élaborer ce rapport, l’OMS a demandé des informations à plusieurs organismes agréés. L’un d’entre eux est l’Agence américaine des produits alimentaires et médicamenteux, connue sous les sigles anglais FDA. Cet organe a reconnu les effets thérapeutiques du cannabidiol sur des patients ayant des pathologies de type neurologique. « Le CBD a démontré être bienfaisant lors de modèles expérimentaux de plusieurs troubles neurologiques, y compris les convulsions et l’épilepsie », a déclaré Anna K. Abram, sous-mandataire de la Politique, la Planification, la Législation et les Analyses de la FDA.

De plus, en début d’année, l’Académie Nationale des Sciences des États-Unis a publié un rapport contenant plus de 10 000 études qui démontrent l’efficacité du cannabis en tant que « médecine efficace ». Ceci est dû au fait que le CBD est efficace contre plusieurs pathologies.

Plusieurs études ont démontré ses effets neuro-protecteurs et anti-inflammatoires pour traiter des maladies telles que l’Alzheimer, la sclérose multiple ou la maladie de Parkinson. En outre, il aide à lutter contre la douleur, stimule l’appétit et agit comme un médicament contre la dépression et l’anxiété. Des effets anti-tumeurs du CBD ont même été prouvés sur des cultures cellulaires de cancer du sein. 

Toutes ces découvertes ont été le fruit d’efforts de milliers d’experts qui se sont consacré à démontrer les qualités du CBD. Par exemple, l’Observatoire Espagnol du Cannabis Médical (OECM), une plateforme créée par des experts, des chercheurs, des médecins et des associations de patients cannabiques, travaille depuis des années pour former et informer sur les propriétés thérapeutiques du cannabis et son utilisation en tant que médicament.

Aujourd’hui, le soutien de l’OMS sur le CBD est reçu comme une grande nouvelle pour la communauté cannabique et, bien que certains considèrent que cela est insuffisant et demandent la reconnaissance de la plante dans son ensemble, il n’y a pas de doute qu’il s’agit là d’une première étape vers la libéralisation du stigmate sur le cannabis.