Les manifestations aux États-Unis font également des dégâts dans les dispensaires de cannabis

Les mouvements de protestation suite au meurtre de George Floyd par des policiers de Minneapolis ont déclenché la plus grande vague de manifestations antiracistes des 50 dernières années. Malheureusement, ces nombreuses manifestations ont également engendré des scènes de pillages et de foules détruisant les marchandises de certains grands magasins.

Les dispensaires de cannabis ne font pas exception à la règle puisque des dizaines d’établissements à travers le pays ont été victimes de pillages, selon la revue High Life, suite aux témoignages et aux vidéos reçues sur les réseaux sociaux.

La publication fait état de divers établissements spécialisés dans la vente de cannabis ayant été victimes de pillards sur la côte ouest, de San Francisco à Los Angeles. Des dispensaires tels que MedMen, LA Kush ou le grand Cookies Melrose, l’un des plus célèbres et reconnus de L.A., ont été dévastés dans la capitale californienne.

Cependant, le fondateur du Cookies Melrose, le rappeur Berner, a surpris tout le monde en soutenant les protestations depuis son compte Instagram, considérant les pillages de ses boutiques comme un moindre mal :

« Ce qui s’est passé hier soir dans notre établissement de Melrose est extrêmement regrettable. Cependant, en tant qu’être humain dans le monde d’aujourd’hui, je ne peux rien demander avant que justice ne soit faite », a déclaré Berner à ses 1,7 million d’abonnés sur le réseau social.

« Nous pouvons reconstruire notre magasin, mais nous ne pouvons pas ramener les gens à la vie. Cela dit, nous soutenons ce qui se passe dans le monde et nous devons nous faire entendre. Je prie pour que tout le monde soit en sécurité et protège sa famille dans un moment comme celui-ci. »

En continuant sur du hip-hop, un jour plus tôt, Anonymous avait piraté la radio de la police de Chicago et fait tourner la célèbre chanson de 1988 'Fuck tha Police'. Toute comparaison entre le rap de Berner et la féroce tirade de la N.W.A. n’est évidemment que pure coïncidence.

À Oakland, San Francisco, l’établissement Magnolia Wellness a également subi des pillages de casseurs armés profitant du chaos provoqué par les manifestations. Comme avec Berner, sa propriétaire, Debby Goldsberry, regrette le pillage mais continue de soutenir l’expression de la colère suite à la mort de George Floyd :

« Notre magasin peut être reconstruit, mais les vies volées par la police ont disparu pour toujours. La police assassine des gens sous nos yeux et la rage a explosé. »

Goldsberry a été nommée Freedom Fighter par le magazine High Times pour ses combats exceptionnels contre le racisme et pour l’activisme du cannabis.

La seule personne affectée à s’opposer à cette forme de protestation violente est le rappeur B-Real, du groupe Cypress Hill, propriétaire de la chaîne Dr. Green Thumbs de Californie :

« Agresser, piller et brûler des entreprises pendant une pandémie ne va pas aider au changement dont nous avons besoin, c’est un pas en arrière. Protestez pacifiquement et repoussez les provocateurs qui ne viennent pas au nom de George Floyd », a écrit B-Real sur Twitter.

Pour dire vrai, les manifestations légitimes contre les brutales interventions policières de Minneapolis représentent une occasion en or pour les voleurs professionnels, qui profitent de la situation de chaos social pour piller les établissements de cannabis.