À l’image de nombreuses marques de papier à rouler, OCB est chargé d’histoire, une histoire que les initiales qui constituent son nom content à celui qui en connait la signification. Plongez dans le passé de ce fleuron de l’industrie française et revivez les grands moments de l’histoire de France, de la Révolution Industrielle à la mondialisation en passant par la Seconde Guerre mondiale.

La réputation d’OCB n’est plus à faire tant est populaire cette marque qui domine aujourd’hui le marché des feuilles à rouler. C’est au début du XIXe siècle que remontent ses origines, à une époque où les fabricants de papier cherchaient désespérément une manière simple et bon marché d'élaborer ce produit traditionnellement fabriqué à partir de résidus de chanvre, de lin et de coton comprimés pour produire un support à l’écriture.

Ce procédé de fabrication fort cher fut exclusif jusqu’aux première décennie du XIXe siècle quand plusieurs brevets furent simultanément déposés de par le monde pour des machines à papier en continu. À partir de la même époque, la cellulose commença à s’imposer dans l’industrie papetière. C’est dans ce contexte d’effervescence industrielle que naquit OCB.

O pour Odet

L’histoire d’OCB naquit avec deux frères, René et Guillaume Bolloré, fiers fondateurs d’une lignée de six générations de papetiers qui marqueraient l’histoire industrielle française. En 1822, ils installèrent une papeterie dans un pittoresque village du Finistère nommé Ergué-Gabéric. L’industrie dans laquelle ils se lançaient alors étant grande consommatrice d’eau, c’est sur les rives de l’Odet qu’ils s’installèrent, le fleuve approvisionnant les frères en cette matière première si nécessaire à la fabrication de la pâte à papier. En hommage à ce puissant allié, les frères Bolloré introduisirent un « O » dans le nom de leur entreprise.

C pour Cascadec

En 1893, désireuse d’agrandir ce qui deviendra bientôt un empire industriel, la famille Bolloré loua une papeterie à Cascadec, dans la commune de Scaër, elle aussi dans le Finistère. À l’époque, OCB ne produisait que peu de feuilles à rouler, privilégiant une activité diversifiée centrée sur la production de papier de coton, de mousseline, de papier cartonné et d’autres produits du même genre. Mais voyant la demande en papiers ultra-minces destinés au roulage de cigarettes croitre sans interruption, la famille décida de concentrer son activité sur la fabrication de ce type de produits, mouvement qui culmina en 1917 avec l’achat de cette usine de Cascadec que, jusque-là elle se contentait de louer. Toutefois, l’histoire d’OCB ne débuta officiellement que l’année suivante, en 1918, quand René Bolloré créa la marque Odet-Cascadec-Bolloré.

B pour Bolloré

La dernière initiale du nom OCB n’est autre que celle de la famille fondatrice de la marque. C’est la seconde génération de Bolloré qui eut le privilège de déposer officiellement ce nom en 1923. C’est aussi elle qui augmenta drastiquement la masse de feuilles à rouler OCB produites par OCB. En 1930, les deux usines du groupe produisirent ainsi près de 2.000 tonnes de papier, lesquelles permirent la fabrication de 86 millions de carnets de feuilles à rouler. Près de 90 % de cette production était alors destinée à l’exportation, majoritairement vers les États-Unis. Ces liens avec le pays de l’Oncle Sam était d’ailleurs appelés à se resserrer, puisque, durant la Seconde Guerre mondiale, les Bolloré ouvrirent une usine en Caroline du Nord pour s’assurer de la conservation de leurs parts du marché des feuilles à rouler commercialisées dans le Nouveau-Monde.

Au sortir de la Guerre, les Bolloré rouvrirent et agrandirent l’usine de Cascadec qui fonctionnait alors à plein régime, occupant plus de 350 ouvriers à la fabrication de papier à rouler, mais aussi de papier bible, de sachets de thé et de papier isolant pour condensateurs électriques. C’est durant cette seconde moitié de XXe siècle qu’OCB se fit connaitre du grand public avec des méthodes de marketing novatrices, tels le parrainage du Tour de France 1948 (au moyen d’un camion capable de couper et plier le papier sous les yeux du public) ou des slogans percutants – bien que manquant quelque peu de finesse – comme « Si vous les aimez bien roulées… ».

C’est en 1981 qu’on retrouve OCB. Un membre de la famille, aujourd’hui encore bien connu des Français, prit alors le leadership du clan. Il s’agit de Vincent Bolloré qui créa, cette année-là, la Bolloré Technologies. Année faste pour le groupe qui, enregistrant un chiffre d’affaire record, se gagna la réputation de fleuron de l’industrie française, s’assura d’un futur radieux et déplaça ses usines à Perpignan.

Cette fière représentante de l’industrie française quitta le giron national dans les années 2000, quand Don Levin, propriétaire de la multinationale Republic Tobacco et client de Bolloré Technologies depuis 1960, racheta cette dernière, en même temps que la marque OCB et les installations de Perpignan. Don Levin fournit alors à sa nouvelle conquête tout ce dont elle avait besoin pour poursuivre sa croissance et conquérir le monde des accessoires du fumeur.