Une équipe de chercheurs du Royaume-Uni a révélé que la variation du gène « AKT1 » chez les consommateurs de cannabis pourrait influencer le développement de la psychose. L’étude à laquelle ont participé 442 fumeurs, servira à identifier quelles sont les personnes les plus vulnérables à la consommation ainsi qu’à développer des médicaments pouvant inhiber ces effets négatifs.

Les effets du cannabis varient selon la personne. Tandis que certains fumeurs ressentent de légers symptômes, d’autres ressentent en revanche des effets plus intenses, et subissent parfois même des épisodes de paranoïa ou de psychose. De nos jours, une étude, réalisée par des chercheurs des universités britanniques d’Exeter et de Collège semble avoir trouvé la cause de cette différence dans le gène « AKT1 ». D’après ce qui a été révélé par les scientifiques de la prestigieuse revue Translational Psychiatry, la variation de ce gène pourrait être directement liée à la prédisposition à être atteint de psychose. 

Ce projet se base sur des études génétiques antérieures. En 2012, l’Institut de Psychiatrie de l’Université King´s College London a publié ses preuves sur la relation entre la variation du génotype « AKT1 » et le risque de développer une psychose parmi les consommateurs de cannabis.

« On sait relativement peu de choses sur ce qui rend certaines personnes vulnérables au développement de la psychose à cause du cannabis, mais cette recherche suggère qu’une des pièces de ce puzzle soit cette différence génétique, » a déclaré le Dr. Celia Morgan, professeur en psychopharmacologie de l’Université d’Exeter et co-auteur du projet.

Pour réaliser l’étude, les chercheurs ont choisi 442 personnes, des consommateurs réguliers de cannabis. Ils ont analysé leurs réactions et leurs comportements sur deux phases. Tout d’abord, suite à une consommation récente puis, lors d’une seconde phase, une semaine plus tard, durant laquelle ils n’avaient pas fumé. 

Les scientifiques ont alors mesuré le degré des symptômes et les effets sur la perte de mémoire pour ainsi comparer les résultats. Cela les a amenés à observer que les participants ayant une variation du gène « AKT1 » avaient une réaction au cannabis beaucoup plus forte que ceux qui ne l’avaient pas. Ils ont même pu observer que certaines personnes ayant cette variante souffraient de paranoïa, de pensées délirantes et de modifications visuelles en consommant la plante verte. Des résultats qui leur ont permis de démontrer l’importance de la génétique dans la relation entre le cannabis et la psychose.

Les femmes sont plus susceptibles à la détérioration de la mémoire

L’étude a également révélé plus de cas de troubles de la mémoire à court terme chez les femmes consommatrices de cannabis.

« Nous avons été surpris de trouver plus de troubles de la mémoire chez les femmes » a dit Morgan. « La découverte « AKT1 » était ce que nous cherchions à prédire à partir d’études antérieures qui constataient que les personnes atteintes de psychose produite par le cannabis étaient plus susceptibles d’avoir ce gène. » 

Des résultats clés pour les progrès scientifiques

Les conclusions de cette étude vont aider les médecins et les scientifiques à identifier les personnes les plus susceptibles de développer des problèmes tels que la psychose et d’autres maladies mentales liées ; elles vont permettre également de faire des recherches sur des médicaments pouvant contrôler ces effets nocifs sur les personnes ayant une variation du gène AKT1. 

« Il existe certainement une relation entre le fait de fumer du cannabis et la psychose, même s’il est très peu probable que les personnes qui fument du cannabis en souffrent », selon Morgan. La spécialiste conclue qu’il faut encore beaucoup de travail afin de pouvoir définir plus précisément le profil des personnes à risques, même si la découverte de la relation avec ce gène représente un grand progrès, d’autres recherches pourront aider dans les cas où la plante verte n’offre pas l’expérience habituelle.