C’est l’une des chansons en espagnol les plus célèbres, et il est rare que quelqu'un ne sache pas chanter ses premières strophes, qu’il soit d’un côté ou de l’autre de l’Atlantique. Les paroles de « La cucaracha » ont fait le tour du monde et ont été interprétées par des artistes de grand calibre tels que Louis Amstrong ou Bill Haley & His Comets. Elle a même servie d’inspiration dans le film « Les soldats de Pancho Villa », avec qui elle partage un lien affectif étroit et dans laquelle apparaît aussi sur scène notre substance préférée : la marijuana. Vous voulez la découvrir ?

L’origine des chansons folkloriques est souvent mystérieuse. Quelque chose de semblable se produit avec « la cucaracha », une des ballades traditionnelles d’Espagne qui a été internationalisée et connue dans les quatre coins du monde. Bien que certains experts aient estimé que cette chanson populaire était née à l’époque de la Reconquista, l’une des premières versions répertoriées date du XIXème siècle et est recueillie dans l’ouvrage 'chansons populaire espagnoles ', avec des paroles faisant directement allusion à la confrontation entre espagnols et Maures. 

En outre, selon Fernan Caballero et Rodríguez Marín, écrivains ayant recompilé ces chansons, la fameuse « Cucaracha » pourrait être née quelque part en Andalousie. Au-delà de ses origines lointaines, il s’agit d’une chanson sur un cafard qui a perdu sa patte pour marcher et, malgré la simplicité de cet argument, elle a été utilisée comme un emblème pour lutter contre les conditions politiques et sociales, de manière satirique. 

Sans aucun doute, le cas le plus paradigmatique s’est produit au Mexique, où cette ballade est intimement liée à la révolution mexicaine du début du XXème siècle. Ainsi, « La cucaracha » s’est imposée comme une icône dans ce pays, mais également de la marijuana et du personnage de Pancho Villa. Pour ceux qui ne le connaissent pas, ce dernier fut un commandant révolutionnaire et l’une des principales personnalités de ce mouvement. 

D’après certains rapports, « La cucaracha » était l’hymne des troupes de Villa durant la bataille visant à renverser le dictateur Victoriano Huerta, faisant une insolite référence à la plante de cannabis. Voici l’une des multiples versions de cette chanson : 

Le cafard, 

Le cafard,

Ne peut plus marcher

Parce qu’il n’a pas

Parce qu’il lui manque

De la marijuana à fumer

L’origine de ce sympathique refrain a eu au Mexique de multiples interprétations. L’une d’elles fait directement référence à la figure de Pancho Villa. Il est dit que, lorsqu’il voyageait avec le reste de la patrouille dans une Ford-T, le véhicule ressemblait beaucoup à l’insecte, étant donné que les jambes et les bras des gardiens dépassaient dans tous les sens. 

D’autre part, il est dit que « La cucaracha » est une chanson composée par les troupes constitutionnalistes du dictateur Huerta, qui a été critiqué pour sa dépendance à la bouteille et sa passion pour la plante verte. Ainsi, pour beaucoup, cette mélodie était une parodie du général et un véhicule parfait pour le ridiculiser et le réduire à un insecte. 

Quoi qu’il en soit, cette version cannabique a dépassé les frontières et a même atteint le monde de l’animation pour enfants, avec le célèbre personnage des Looney Tunes, la souris mexicaine Speedy Gonzales.

Dans le monde du cannabis, « la cucaracha » est aussi un terme communément utilisé pour désigner les dernières taffes d’un joint lorsqu’il touche malheureusement, à sa fin. Il parait donc que la fameuse chanson soit un hymne au sein des amateurs de cannabis. Plus d’un, a sûrement dû l’ajouter à sa « playlist » pour la prochaine fumette.