Les préjugés sociaux mènent souvent les amateurs de cannabis à se limiter au moment de publier de l’information et des photographies personnelles concernant leur passion pour la plante. Nait alors MassRoots, une application mobile ayant l’intention de connecter la communauté cannabique. 

Il suffit de s'inscrire avec un pseudonyme et un mot de passe. Ensuite, il faudra choisir l'endroit où tu te trouves. Cela dit, pour l'instant, seules des options des états nord-américains sont permises, même si elle aspire à franchir les frontières. Toutefois, si tu es actuellement en Espagne ou en Allemagne, ou dans n'importe quel pays du monde ayant accès à internet, tu pourras faire partie des plus de 170000 utilisateurs de MassRoots, qui pourrait bien être considérée l'Instagram (privé) de la communauté cannabique – disponible pour iOS et Android.

Ils l'ont imaginée entre des taffes au printemps 2013. Ils voulaient construire un projet important, d'une telle ampleur qu'il puisse organiser la communauté mondiale qui soutient la légalisation du cannabis. En fin de cette année-là, ses fondateurs, Isaac Dietrich et Tyler Knight (de 22 ans) avaient obtenu un financement de 150.000 dollars afin de lancer leur application et d'installer leur entreprise physique au Colorado.

C'était de l'argent bien utilisé, destiné à ce que certains considèrent le réseau social du cannabis, élaboré à partir du rêve de deux entrepreneurs. Il dépasse aujourd'hui 42 millions d'interactions grâce à sa communauté jeune et active – majoritairement des jeunes entre 18 et 24 ans.

D'un côté le réseaux a été conçu pour ceux qui préfèrent tenir éloignés les contenus en relation avec le cannabis a de Facebook, Instagram et Twitter, par peur des préjugés de leur famille, des collègues de travail, des employeurs et amis. D'ailleurs, Isaac Dietrich affirme qu'il ne serait pas à l'aise si sa grand-mère le voyait en photo sur Facebook en train de fumer toute une nuit. Même si heureusement la stigmatisation se réduit, certaines personnes ont encore besoin de préserver leur intimité. C'est pourquoi, à l'inscription aucune donnée réelle n'est demandée. 

D'un autre côté, parce qu'ils préfèrent trouver une nouvelle communauté dans laquelle tous les participants partagent le même plaisir pour le cannabis et dans laquelle quiconque peut partager le type de cannabis qu'il consomme et les photos de ses expériences avec celui-ci.

Son objectif primordial: devenir un réseau consacré intégralement au cannabis. Tous les utilisateurs qui accèdent à MassRoots savent ce qu'ils trouveront dans cet espace. De plus, elle est utilisée par des organismes et des campagnes non lucratives qui mobilisent au travers de ce réseau des initiatives de soutien, des pétitions et même des manifestations pour la défense du vert. Ses pionniers estiment que de la même manière que Linkedin est devenu l'instrument de l'identité professionnelle d'une personne, MassRoots deviendra l'instrument de l'identité cannabique des personnes, les connectant et obtenant des liens d'un point de vue professionnel – et, qui sait, sentimental.

D'autre part, MassRoots met en contact les entreprises de cannabis avec leurs clients. Des compagnies qui utilisent l'application pour promouvoir directement leurs produits et leurs services. La plateforme a d'ailleurs réussi à créer un canal de commercialisation solide et précieux pour les distributeurs. 

Tout à faible coût, grâce à l'aide de la technologie et avec l'intention de devenir une fondation pour le futur du cannabis. Les développeurs utiliseront MassRoots pour inventer d'autres applications – qui seront ensuite intégrées à la principale – grâce aux données des utilisateurs recueillies et analysées : préférences, exigences, goûts… Tout peut être mis à profit pour bénéficier la communauté.

Les cofondateurs assurent que la légalisation au Colorado et à Washington a beaucoup aidé mois par mois à dupliquer la communauté. Ils affirment : « Nous étions conscients que nous aurions le consentement du gouvernement au niveau de l'état, et nous savions que nous ne faisions rien d'illégal étant donné que nous ne sommes pas producteurs, ni propriétaires de serres. » C'est pour cela qu'ils pouvaient agir de n'importe quel endroit d'une manière collaborative, informative et sûre.

Son succès est donc évident. Des centaines d'investisseurs et de vendeurs américains ont vu cette occasion unique dans l'industrie du cannabis et l'ont rejoint.

Ils ont même pensé à emménager à la Silicon Valley, mais ils préfèrent rester pour l'instant là où ils sont sûrs d'avoir le soutien des autres entreprises de cannabis. Un endroit qui – si ce n'est pas déjà le cas – deviendra très bientôt la Silicon Valley du cannabis.

Ses pionniers ont un esprit entrepreneurial et ils soutiennent ne pas avoir été à l'université car ils sentaient que « c'était une perte de temps et d'argent » et ils croyaient qu'ils pourraient être entrepreneurs et faire fortune d'une autre manière. Ils savaient qu'il ne suffisait que d'être passionné par quelque chose – dans ce cas-là le cannabis – et d'avoir l'âme d'un entrepreneur, Dietrich affirme dans un entretien à Business Insider « tu l'es, ou tu ne l'es pas. » 

Pour le moment, son investissement dépasse 475.000 dollars. Ceux qui décident d'investir dans cette compagnie y obtiennent un 10% de participation grâce à sa rentabilité. Dietrich et Knight affirment : « Nous avons l'intention de convertir MassRoots, en l'axe central et en un composant essentiel des habitudes quotidiennes des utilisateurs de marijuana » et ils ont l'air d'y arriver. Toute marche comme sur des roulettes pour ces jeunes d'une vingtaine d'années qui semblent réaliser leur rêve. La réponse de la communauté cannabique est bien plus que positive.